La longue expérience de la relation d'accompagnement de La Nouvelle Entreprise l'a conduite à considérer la place de l'écrit comme essentielle dans la résolution de problèmes et l'aide à la décision. Développement.

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A l’heure de l'Internet et des Intelligences Artificielles, il paraît anachronique et paradoxal de proposer un accompagnement par l'écrit et de promouvoir l'écriture comme un moyen de réflexion, de compréhension et d'analyse alors que l'écrit demande, nécessite, exige du temps et que nous sommes dans une société où tout s'accélère et où la transmission numérique remplace la transmission téléphonique qui elle-même a remplacé la transmission épistolaire.

 

Mais justement et c'est là toute la singularité de notre époque, nous avons aujourd'hui besoin, non pas de faire un retour arrière, comme on l’entend dire, ou une régression technologique, ce n'est absolument pas l'objet, mais nous ressentons ardemment le désir de nous poser, de récupérer nos marques, de reprendre les choses en mains. Nous avons souvent l'impression que le système va nous dépasser et nous déposséder du peu de capacité de décision qu'il nous reste si nous restons dans la passivité de nos habitudes, plus jamais maîtres de nos émotions, de nos actions et de notre avenir ou tout au moins de la direction vers laquelle nous souhaitons l’orienter.

 

Cette profonde sensation est devenue aujourd'hui une urgente nécessité. Faire un break, prendre du recul, changer de point de vue, retrouver du temps sont à l'ordre du jour. La récente trêve sanitaire, si je puis m'exprimer de la sorte, avait amorcé une tentative de prise en compte du temps immobile. Certains ont évoqué nos existences malmenées par le développement outrancier d'un capitalisme débridé et d'un ultra libéralisme désincarné, promoteur des inégalités en tous genres et de leur accroissement exponentiel. Les PME et TPE souffrent beaucoup de cette évolution. Un grand nombre d'entre elles disparaissent sous l'effet de l'emprise des grands groupes soit par absorption, soit par faillite. Or ce sont ces entreprises proches du terrain et de leurs clients-utilisateurs qui créent l'essentiel de la valeur ajoutée si nécessaire à la santé d’un pays.

 

De plus, cela nous a fait prendre conscience de la restriction de nos libertés d'aller et venir, de nous réunir, d’échanger face à face, voire de travailler en présentiel, mais nous a aussi poussés à dépasser certaines limites, à inventer d’autres moyens et surtout à penser et à écrire. J’ai pu l’observer auprès des divers dirigeants accompagnés à l’époque. L'écriture a représenté la voie ultime de la liberté au cours de cette époque surréaliste, improbable, inédite, dont nous n’aurions jamais soupçonné la possibilité d'existence il y a même quelques années en arrière.

 

En effet l'écriture, dans ce qu’elle a de libre et de lent, est un puissant outil de compréhension des problèmes et d'aide à la décision.

 

Qu’est-ce que décider ?

Si on s’intéresse à son étymologie, « décider » vient du latin decidere (« diminuer », « retrancher », « réduire », composé du préfixe de- et du verbe cædere (« abattre »). Il s’agit donc de réduire le champ des possibles, d’arrêter un choix définitif parce qu’il reste le seul pertinent ou le moins pire. Même dans le cas où le problème a plusieurs solutions, il va falloir trancher, conclure.

Décider c’est donc avant tout choisir. Peser le pour et le contre. Arbitrer. Juger. Départager.

 

Quand on n’a pas le choix, ou que celui-ci est arbitraire, on ne décide de rien, ça nous est imposé. Décider contient donc une réelle part de liberté et de risque. Décider c’est donc agir et accepter sa responsabilité. C’est aussi prendre un engagement et s’y tenir tant que les conditions qui ont conduit à cet engagement restent les mêmes ou sensiblement les mêmes.

 

Résoudre fait ainsi partie de l’attirail du décideur qui règle plus souvent des problèmes qu’il ne prend une simple direction. On peut même se demander si l’absence de contraintes, s’il en est, n’annihilerait pas l’action même de décider. On serait alors dans une routine, une habitude ankylosante ou un tirage au sort, un jeu de dés.

 

L’environnement du décideur présente un caractère plutôt hostile.

Le décideur doit aussi persuader, prouver que son choix est le meilleur, se le prouver à lui-même dans un premier temps avant d’entraîner "ses troupes". Bien entendu cela ne signifie pas que toute discussion ou remise en question de son choix est impossible mais en tant que responsable il se doit d’avoir fait le tour de la question et de toutes les éventualités. L’exhaustivité appartient à son vocabulaire et à ses méthodes s’il ne veut pas se laisser surprendre. Un œil extérieur mais expérimenté le guidera en ce sens pour pouvoir répondre à toute objection. Avoir à sa disposition quelqu’un qui joue « l’avocat du diable » ou « l’ingénu » se révèle fort utile dans bien des circonstances. Il peut ainsi s'appuyer sur quelqu’un de fiable parce que neutre et entièrement dévoué à son expression.

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Vous racontez, vous vous épanchez, vous partagez votre description de la situation, vous parlez, je vous écoute, j’interagis, je vous fais parler, et je vous restitue votre discours en prenant en compte les nuances, les sens cachés, les sous-entendus, les intonations, les périphrases, les silences, les hiatus, le style de votre récit. Le fait de voir écrit ce que l’on a exprimé oralement déclenche un phénomène de découverte et d’exploration de sa propre pensée, de reconnaissance de ce qui la sous-tend, de mise à jour de ses fondations. Vous devenez l’archéologue de votre pensée. Si elle reste floue, je joue mon rôle de conseil, c’est-à-dire d’œil neuf, de producteur d’idées, d’interrupteur, de catalyseur, d’organisateur, de facilitateur, de simplificateur. Entre l’apport de connaissances complémentaires, la résolution de problèmes et la mise en ordre de vos idées, j’étire votre temps et votre espace et j’accélère votre progression vers la solution grâce à la synthèse écrite de la réflexion.