​​​​​​​Rappelons que selon les historiens, l’écriture a été principalement inventée à des fins administratives, économiques et comptables dans les premières cités-états, puis utilisée pour consigner les faits historiques et transmettre aux générations successives l’histoire de leurs ancêtres. L’ère moderne depuis les Grecs et les Romains l’a consacrée à l’expression de la pensée, de la parole, de la réflexion dans un souci de communication de conscience à conscience à travers le temps pour devenir aujourd’hui un outil fonctionnel, une sorte de béquille à la mémorisation. Prendre des notes relève d’une habitude les plus communes même si dans certains cas, leur relecture s’avère difficile ou tout simplement oubliée.

 

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« Verba volent, scripta manent ». Si les paroles s’envolent, les écrits restent. Cette assertion a longtemps porté un sens juridique. En effet, ce qui est gravé dans le marbre ou imprimé sur le papier permet de conserver une trace concrète et opposable de l’engagement. De plus, cela a une valeur plus significative que de simples paroles, l’écrit confère une sorte d’éternité. Les écrivains aiment dire qu’ils se survivent à eux-mêmes. L’écrit crée une sorte de mémoire infaillible. D’ailleurs, les data du monde informatique si importantes aujourd’hui, représentent bien la somme des traces des actions humaines. L’homme a besoin de se souvenir.

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L’écriture demeure le premier média de la communication humaine. Les peintures rupestres que nous considérons comme la première forme d’écriture témoignent de la puissance de cet outil devenu inséparable de la condition humaine. Aucune autre espèce n’utilise jusqu’à présent le dessin pour s’exprimer. Alors quel rapport avec l’accompagnement des dirigeants et la résolution des problèmes d’organisation vous direz-nous ?

 

Un rapport majeur tant il concerne une fonction devenue quasi naturelle de l’être humain mais peu ou mal exploitée. On va s’aider de l’écriture pour augmenter la performance réflexive et atteindre plus rapidement et plus sûrement l’objectif. Nous allons ici décrire les principaux avantages de cette approche de l’accompagnement même si certains pourraient s’apparenter à des truismes.

 

Laisser une trace concrète de la réflexion et pouvoir y revenir quand le besoin s’en fait sentir représentent le côté pratique de l’écrit. L’effort de mémorisation est ainsi soulagé d’autant qu’il permet de passer aux phases d’observation et d’analyse. Le décideur prend de la hauteur, se détache de l’emprise des idées qui encombrent son cerveau. Il va aussi par la même occasion trouver plus de sérénité, s’apaiser.

 

Le dirigeant vit une première fois les événements puis les retrouve à travers le récit. Il va les considérer plus objectivement car il transforme à son insu (ou pas) les ressentis en données analysables. C’est l’effet miroir qui le fait sortir de la simple impression, qui le projette dans une autre réalité plus tangible et donne de la consistance à sa vision. Eventuellement, celle-ci devient partageable, montrable.

 

Par cette extériorisation, le dirigeant fait un effort de conceptualisation et de clarté. En écrivant, il doit se comprendre. Nous rappellerons la célèbre phrase de Boileau : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire vous viennent aisément. » Il se retrouve alors dans la position de l’analyste. Il voit d’un œil nouveau sa problématique pas seulement à travers le filtre de sa pensée qui peut être voilée par des parasites. Il visualise ses idées, au sens de produit de la pensée, en apprécie son étendue et sa richesse. Ainsi peut-il augmenter le pouvoir de son imagination car les mots suscitent des images, d’autres idées, un peu comme à la lecture d’un essai que l’on va gribouiller dans les marges, enrichi du dialogue qui s’instaure avec l’écrivain. En enrichissant son analyse, il a plus de chance de trouver une solution.